Blog vagabond, culturel et champêtre
samedi 23 août 2008
Vacances
L'automne approche : le froufrou des feuillages devient plus sec. Je repars en vacances pour un petit supplément de promenades et de bronzette. Juste une semaine loin du mauvais temps. Des livres et des bikinis, pas d'ordinateur. Je lirai mes blogueurs préférés à mon retour.
vendredi 22 août 2008
Eloge du rouge
"Les bleuets de l'enfance étaient-ils aussi bleus que le bleu presque fou qui est dans la mémoire ?
Les coquelicots d'alors parlaient en rouge franc, en chevaliers errants, la langue maternelle
Petite soeur en canicule qui ne savait, ne sait rien que le rouge, son rire travailleur et, si malheur survient, beau courage.
Dans les champs éblouis, elles sont encore vives les vacances, aussi vastes, aussi blondes dans les couleurs
Que tu l'avais promis, espérance dans les ténèbres
Quand aux vitres sensées, insensées du poème, la matière
Antigone
A l'orient s'est éclairée."
Henry Bauchau en collaboration avec Myriam Watthee-Delmotte, L'atelier spirituel (Actes Sud, 2008)
Les coquelicots d'alors parlaient en rouge franc, en chevaliers errants, la langue maternelle
Petite soeur en canicule qui ne savait, ne sait rien que le rouge, son rire travailleur et, si malheur survient, beau courage.
Dans les champs éblouis, elles sont encore vives les vacances, aussi vastes, aussi blondes dans les couleurs
Que tu l'avais promis, espérance dans les ténèbres
Quand aux vitres sensées, insensées du poème, la matière
Antigone
A l'orient s'est éclairée."
Henry Bauchau en collaboration avec Myriam Watthee-Delmotte, L'atelier spirituel (Actes Sud, 2008)
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jeudi 21 août 2008
Incertitude
France-Culture ce matin au réveil : "Il sera bientôt 7 heures et nous sommes mercr... euh... peut-être... jeudi... 22 août ?"
Alors, bonne journée à tous !
Alors, bonne journée à tous !
mercredi 20 août 2008
Les SS et la poupée
"L'un des passagers, un très petit Américain trapu, compact, dont les cheveux teints en noir formaient une pointe sur le front, se disputait avec l'inspecteur. Il agrippait un paquet de la taille d'une boîte à chaussures qu'il ne voulait pas laisser examiner. Je l'ai fait emballer spécialement ! protestait-il. Deux des SS s'avancèrent et se placèrent derrière l'inspecteur. L'Américain s'inclina sans discuter davantage. L'inspecteur défit le papier d'emballage brillant en prenant soin de ne pas le déchirer puis ouvrit la boîte. A l'intérieur se trouvait une poupée en porcelaine de Dresde. C'est pour ma fille, déclara l'Américain. L'un des officiers SS fit un pas en avant, sortit la poupée de la boîte, la passa dans la machine à rayons X et la rapporta. L'inspecteur prit la poupée des mains de l'officier, souleva la robe et sourit. C'est une fille, dummkopf, lança l'Américain. C'est ce que je vois, répondit l'inspecteur en lui rendant la poupée."
Russell Banks, La réserve (Actes Sud, 2007)
Russell Banks, La réserve (Actes Sud, 2007)
mardi 19 août 2008
Traumatisés, unissons-nous !
Merci à Agathe de m'avoir signalé l'existence d'un nouveau club : celui des traumatisés par les couvertures des Presses universitaires de France (déjà 300 membres au 7 août). C'est vrai que tous ceux qui ont fait quelques études se sont trouvés un jour ou l'autre face à face avec ces horreurs. Mais pourquoi tant de haine ?
Le neurochirurgien
"Le médecin mesurait pratiquement trente centimètres de moins que Jordan, et il commençait à se voûter fortement, ce qui le faisait paraître encore plus petit. Son visage pâle et son corps rond étaient mous, comme remplis de gelée, mais il avait de belles mains blanches et de longs doigts minces. Evidemment, des mains de chirurgien, se dit Jordan. Sa poignée de main était rapide et prudente, il retirait sa main aussi vite qu'il la donnait, sans pression amicale ni étau viril. Chez un autre homme, Jordan l'aurait trouvée efféminée. Mais ici elle lui paraissait simplement prudente. Il protège son outil de travail."
Russel Banks, La réserve (Actes Sud, 2008) - traduit de l'américain par Pierre Furlan
Russel Banks, La réserve (Actes Sud, 2008) - traduit de l'américain par Pierre Furlan
lundi 18 août 2008
Le Coux et Bigaroque : des amours de voitures
Les belles rencontres sont souvent le fruit du hasard - c'est ma pensée-cliché de la journée.
L'autre jour, je me suis arrêtée à l'entrée du village de Le Coux et Bigaroque (jumelé avec Schoenau en Alsace) pour faire une photo car je trouvais ce nom très joli.
Il a aussi d'autres modèles, comme cette minuscule Vespa qui, il y a une cinquantaine d'années, accomplissait chaque été le trajet Le Coux et Bigaroque - île d'Oléron, chargée de toute une famille de cinq personnes. Vu la taille du coffre, ils ne devaient pas emporter beaucoup de linge de rechange ! Je l'imagine bien en train de fumer et de pétarader sur la route des vacances !
L'autre jour, je me suis arrêtée à l'entrée du village de Le Coux et Bigaroque (jumelé avec Schoenau en Alsace) pour faire une photo car je trouvais ce nom très joli.
Mon regard a alors croisé ça et je me suis dit que ma petite Fox était peut-être mal garée
J'ai vite été attirée par les voitures (épaves ?) qui se trouvaient là :
Rien que des "dedeuchs" ! Le garagiste est sorti quand il a vu que je prenais des photos et nous nous sommes mis à discuter. Ce passionné s'est spécialisé dans la rénovation de 2 CV, qu'il récupère dans cet état-là et transforme en carrosses (compter entre 8000 et 10000 euros pour un superbe bolide qui vous fait son 100-110 km/h quand il est bien lancé). Il ne faut pas être trop pressé : son carnet de commandes est plein pour plusieurs mois. A la manière dont il parle, on sent de l'amour, le goût de l'art, le sens du détail... Il a sur chacune de petites anecdotes, heureux de les avoir sauvées de la disparition. Un vrai bonheur.
Rien que des "dedeuchs" ! Le garagiste est sorti quand il a vu que je prenais des photos et nous nous sommes mis à discuter. Ce passionné s'est spécialisé dans la rénovation de 2 CV, qu'il récupère dans cet état-là et transforme en carrosses (compter entre 8000 et 10000 euros pour un superbe bolide qui vous fait son 100-110 km/h quand il est bien lancé). Il ne faut pas être trop pressé : son carnet de commandes est plein pour plusieurs mois. A la manière dont il parle, on sent de l'amour, le goût de l'art, le sens du détail... Il a sur chacune de petites anecdotes, heureux de les avoir sauvées de la disparition. Un vrai bonheur.
Allez, encore deux photos de ces dames en attente de toilettage
Il a aussi d'autres modèles, comme cette minuscule Vespa qui, il y a une cinquantaine d'années, accomplissait chaque été le trajet Le Coux et Bigaroque - île d'Oléron, chargée de toute une famille de cinq personnes. Vu la taille du coffre, ils ne devaient pas emporter beaucoup de linge de rechange ! Je l'imagine bien en train de fumer et de pétarader sur la route des vacances !
dimanche 17 août 2008
Crocs mignons chez Cro-Magnon*
De retour au nid après quelques jours à sillonner les petites routes du Périgord Noir, le pays de Cro-Magnon.
Et une adresse que je recommande aux gastronomes, mais plutôt aux gros mangeurs qui n'ont peur de rien : La table du terroir à La Chapelle Aubareil, pas très loin de Montignac.
Voici par exemple le petit menu à 18 euros : soupe, assortiment de foie gras et de rillettes, cassoulet maison au confit de canard, pommes de terre à la sarladaise, fromage et dessert. Et lorsque l'on vous amène l'addition, on vous demande : "Vous avez eu assez ?" - sans doute de l'humour cromagnonesque...
Ce qui est formidable à cet endroit, c'est (en plus de tout le reste) que l'on peut rester pour digérer en faisant la sieste à l'ombre des grands arbres et/ou se baigner dans la piscine.
* Je peux faire encore pire, je le jure...
Et une adresse que je recommande aux gastronomes, mais plutôt aux gros mangeurs qui n'ont peur de rien : La table du terroir à La Chapelle Aubareil, pas très loin de Montignac.
Voici par exemple le petit menu à 18 euros : soupe, assortiment de foie gras et de rillettes, cassoulet maison au confit de canard, pommes de terre à la sarladaise, fromage et dessert. Et lorsque l'on vous amène l'addition, on vous demande : "Vous avez eu assez ?" - sans doute de l'humour cromagnonesque...
Ce qui est formidable à cet endroit, c'est (en plus de tout le reste) que l'on peut rester pour digérer en faisant la sieste à l'ombre des grands arbres et/ou se baigner dans la piscine.
* Je peux faire encore pire, je le jure...
jeudi 14 août 2008
Road-movie à travers la Belgique
Le film de Bouli Lanners, Eldorado, rencontre un vrai succès public en France (100 000 entrées les quatre premières semaines) et en Belgique, avec des perspectives de carrière internationale (Etats-Unis, Canada, Italie, Allemagne, Israël,...). Ce n'est que justice ! Voilà bien longtemps que je n'avais pas vu un aussi beau film déjanté comme je les aime, avec un petit quelque chose qui ressemblerait à l'ironie de Noi albinoi ou de Kitchen Stories et un zeste de flottement mélancolique de l'âme comme chez Aki Kaurismäki.
Synopsis : Yvan, dealer de voitures vintage, la quarantaine colérique surprend le jeune Elie en train de le cambrioler. Pourtant il ne lui casse pas la gueule. Au contraire, il se prend d’une étrange affection pour lui et accepte de le ramener chez ses parents au volant de sa vieille Chevrolet. Commence alors le curieux voyage de deux bras cassés à travers un pays magnifié.
mercredi 13 août 2008
Un homme tombé en amour
"Il s'était trouvé amoureux avant même de reconnaître ou de comprendre ce qui lui arrivait. Quand il avait perçu son trouble, le mal était fait depuis longtemps, il était tombé dans l'amour. C'était une chute vertigineuse. Il était pris en entier par l'idée de cette femme qui avait les cheveux comme un buisson et les lèvres mouillées par la lecture. Une gadjé ! Le songe est une autre manière de vie et la part de rêve que peut accepter l'esprit est grande. Angelo n'avait pas plus l'expérience du rêve que celle de l'amour : il fut balayé par le songe amoureux. La pensée d'Esther ne le quittait pas. Il habitait en rêve une terre qui n'existait pas pour lui, et cette terre s'appelait Esther pleine d'enfants, de livres, et de mots roulés dans une bouche charnue de femme en pleine floraison. Il se couchait pour rêver tranquille. Il s'appliquait à ne penser qu'à cette femme : la visualiser dans d'hypothétiques situations où ils auraient été ensemble. Il lui parlait, murmurait des choses qu'il n'avait jamais dites. Elle répondait les mots qu'il inventait pour elle. Il partait s'assoir sur une pierre, calait ses fesses dans un creux de son relief. Assis à ne rien faire, il pouvait le rester plusieurs heures, lorsque personne ne cherchait après lui. La vie prenait moins d'importance puisqu'il avait en lui cet amour. Il rêvait de cette face veloutée, avec ces surfaces étonamment larges pour ce qui n'était qu'un visage. Les joues d'Esther, pensait-il, étaient rondes et lisses comme des fesses, il devenait fou. Il connaissait chacun des instants où ils s'étaient parlé. Il avait repris et ressassé chaque mot. Rien n'avait pu se perdre (mais tout s'était usé). Sa mémoire était méticuleuse. Et il vivait lové dans cet amour en forme de néant qui avait pris en lui comme une graine, ivre des promesses qu'elle portait sur elle sans le savoir, avec la grâce des innocentes."
Alice Ferney, Grâce et dénuement (Actes Sud, 1997)
Alice Ferney, Grâce et dénuement (Actes Sud, 1997)
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mardi 12 août 2008
La plus belle phrase de la littérature
"The waves broke on the shore"
(Virginia Woolf, The Waves)
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Chapelles d'artistes à Pepinster
Repérée grâce au blog Gothic Senebrus, une expo qui donne bien envie d'aller faire un petit tour en Wallonie, à l'église Saint-Antoine-Ermite de Pepinster (joli nom ! et cette église est une des 100 merveilles de Wallonie) avant le 31 octobre : "Chapelles d'artistes". Elle a pour objet, comme son nom l'indique, de faire découvrir des décorations réalisées par des artistes dans des chapelles : on y retrouve de grands noms comme Matisse, Braque, Picasso, Chagall,...
Amis touristes étourdis ou peu intéressés par la géographie, Pepinster c'est entre Aachen et Liège.
Amis touristes étourdis ou peu intéressés par la géographie, Pepinster c'est entre Aachen et Liège.
lundi 11 août 2008
Une expo belle et zarb en Limousin : Hubert Duprat
En allant voir l'expo Massive centrale de Hubert Duprat au Centre international d'art et du paysage de l'île de Vassivière (Limousin), je ne m'attendais pas à un tel choc sensoriel. Hubert Duprat, c'est cet artiste qui, dans les années 80-90, a fait réaliser des oeuvres assez époustouflantes par des larves aquatiques de trichoptères - si vous ne connaissez pas, il faut absolument découvrir ça.
Huit nouvelles oeuvres sont exposées sur l'île jusqu'au 25 octobre : quatre dans la nef, une dans la salle des études, une dans le petit théâtre et une dans le phare. Je vais en présenter cinq, par ordre d'étonnement croissant.
Là, c'est un amoncellement de plusieurs tonnes de magnétites naturellement aimantées, une oeuvre à la fois massive et scintillante où joue la lumière. On n'a pas le droit de toucher, dommage, j'aurais bien aimé jouer avec les aimants... A l'arrière-plan, une sculpture en calcite optique (appelée aussi "spath d'Islande"), un minéral très pur qui divise la lumière en deux rayons qui permettent d'avoir une double image, ordinaire et extraordinaire.
Quand on entre dans le petit théâtre, on a tout d'abord l'impression qu'il est vide : il faut lever la tête, l'oeuvre est au plafond, que l'artiste a recouvert de mica noir jointé avec de la pâte à modeler (ci-dessous trois photos, de plus en plus près).
Dans l'entrée, on peut découvrir une oeuvre en pyrite, une pierre appelée aussi "l'or des fous". L'intérieur forme une grande surface qui ressemble un peu à un miroir. Je n'ai pas pu m'empêcher de m'y mirer et de m'y photographier en train de me regarder m'y mirer. Voilà ce que ça donne (si vous me croisez dans la rue, vous ne pouvez pas me rater...) :
Autre oeuvre à découvrir en levant les yeux, dans le phare, après avoir fermé la porte pour laisser la lumière d'été dehors : une immense plateforme composée d'une multitude de tubes en PVC de dimensions variées et aléatoires, qui filtre l'éclairage zénithal du phare et modifie totalement les habitudes de perception.
Huit nouvelles oeuvres sont exposées sur l'île jusqu'au 25 octobre : quatre dans la nef, une dans la salle des études, une dans le petit théâtre et une dans le phare. Je vais en présenter cinq, par ordre d'étonnement croissant.
Là, c'est un amoncellement de plusieurs tonnes de magnétites naturellement aimantées, une oeuvre à la fois massive et scintillante où joue la lumière. On n'a pas le droit de toucher, dommage, j'aurais bien aimé jouer avec les aimants... A l'arrière-plan, une sculpture en calcite optique (appelée aussi "spath d'Islande"), un minéral très pur qui divise la lumière en deux rayons qui permettent d'avoir une double image, ordinaire et extraordinaire.
Là, je ne dirai rien tellement c'est beau
Quand on entre dans le petit théâtre, on a tout d'abord l'impression qu'il est vide : il faut lever la tête, l'oeuvre est au plafond, que l'artiste a recouvert de mica noir jointé avec de la pâte à modeler (ci-dessous trois photos, de plus en plus près).
Dans l'entrée, on peut découvrir une oeuvre en pyrite, une pierre appelée aussi "l'or des fous". L'intérieur forme une grande surface qui ressemble un peu à un miroir. Je n'ai pas pu m'empêcher de m'y mirer et de m'y photographier en train de me regarder m'y mirer. Voilà ce que ça donne (si vous me croisez dans la rue, vous ne pouvez pas me rater...) :
Autre oeuvre à découvrir en levant les yeux, dans le phare, après avoir fermé la porte pour laisser la lumière d'été dehors : une immense plateforme composée d'une multitude de tubes en PVC de dimensions variées et aléatoires, qui filtre l'éclairage zénithal du phare et modifie totalement les habitudes de perception.
dimanche 10 août 2008
Il aurait pu être beau
"Bledyard, comme à son habitude, était très à l'aise dans son silence ; il faisait aller sa grosse tête de droite et de gauche, doucement, comme s'il venait de la mettre en place et vérifiait si elle tenait bien. Il était difficile de lui donner un âge. Mor pensait qu'il devait être encore très jeune, c'est-à-dire dans la trentaine. S'il n'avait eu l'air aussi bizarre, il aurait pu être beau. Sa masse de cheveux noirs parfaitement raides qu'il portait assez longs se balançait légèrement quand il bougeait ou parlait. Il avait un large visage lunaire et un cou de taureau, de grands yeux lumineux d'oiseau de nuit et un gros nez. Sa bouche était informe, parfois ouverte et pendante. Il avait de bonnes dents mais en général elles étaient cachées derrière ses lèvres charnues. Il souriait rarement. Ses mains aussi étaient trop grandes et se déplaçaient au ralenti. Bledyard souffrait d'une difficulté d'élocution qu'il surmontait en partie en répétant deux fois certains mots quand il parlait. Il le faisait avec une sorte de lenteur réfléchie qui rendait son discours risible. On s'était depuis longtemps aperçu qu'une conférence de Bledyard plongeait l'école entière dans une hilarité hystérique au bout de quelques minutes (...)."
Iris Murdoch, Le château de sable
Iris Murdoch, Le château de sable
samedi 9 août 2008
LE livre que je n'arrive pas à lire
C'est Finnegans Wake de James Joyce. J'aimerais tant appartenir à la petite communauté des gens qui l'ont lu et le relisent avec délectation ! Je l'ai essayé de toutes les manières possibles : en traduction et en version originale, assise, debout, couchée, en commençant par le début, par le milieu, par la fin, en silence et à haute voix - j'ai vraiment tout tenté ! Je suis sûre que si j'y arrivais, je l'adorerais. Et il me résiste totalement. Vraiment, je n'y arrive pas. Mais je ne renonce pas. Un jour, peut-être...
Et vous, chers lecteurs qui passez par ce blog, avez-vous aussi UN livre que vous avez toujours voulu lire et qui vous résiste ?
Et vous, chers lecteurs qui passez par ce blog, avez-vous aussi UN livre que vous avez toujours voulu lire et qui vous résiste ?
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J'y arrive pas,
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vendredi 8 août 2008
jeudi 7 août 2008
Les belles endormies
Je me permets d'emprunter cette ravissante photo au blog de Rimbus, où l'on pourra la retrouver accompagnée d'un texte (délicieusement cochon) de Maupassant, l'un de mes auteurs préférés. Que l'on ne s'y trompe pas : c'est un blog très politique...
Galice, Fisterra, fin d'été
Je suis très mal équipée en électro-ménager : je n'ai même pas d'appareil photo (impossible de choisir un modèle plutôt qu'un autre, flemme de comparer les performances et les prix, pas envie d'aller dans des magasins). Je fais donc toutes mes photos avec mon téléphone portable, comme celles-ci, prises en septembre dernier à l'occasion d'un voyage dans ce bout du bout de l'Europe qu'est l'extrême pointe de la Galice. J'y reviens bientôt !
lundi 4 août 2008
Le plus beau poème d'amour
Je te flore
tu me faune
Je te peau
je te porte
et te fenêtre
tu m'os
tu m'océan
tu m'audace
tu me météorite
Je te clef d'or
je t'extraordinaire
tu me paroxysme
tu me paroxysme
et me paradoxe
je te clavecin
tu me silencieusement
tu me miroir
je te montre
Tu me mirage
tu m'oasis
tu m'oiseau
tu m'insecte
tu me cataracte
Je te lune
tu me nuage
tu me marée haute
Je te transparente
tu me pénombre
tu me translucide
tu me château vide
et me labyrinthe
Tu me paralaxe
et me parabole
tu me debout
et couché
tu m'oblique
Je t'équinoxe
je te poète
tu me danse
je te particulier
tu me perpendiculaire
et soupente
Tu me visible
tu me silhouette
tu m'infiniment
tu m'indivisible
tu m'ironie
Je te fragile
je t'ardente
je te phonétiquement
tu me hiéroglyphe
(...)
Ghérasim Luca, Paralipomènes (J. Corti)
tu me faune
Je te peau
je te porte
et te fenêtre
tu m'os
tu m'océan
tu m'audace
tu me météorite
Je te clef d'or
je t'extraordinaire
tu me paroxysme
tu me paroxysme
et me paradoxe
je te clavecin
tu me silencieusement
tu me miroir
je te montre
Tu me mirage
tu m'oasis
tu m'oiseau
tu m'insecte
tu me cataracte
Je te lune
tu me nuage
tu me marée haute
Je te transparente
tu me pénombre
tu me translucide
tu me château vide
et me labyrinthe
Tu me paralaxe
et me parabole
tu me debout
et couché
tu m'oblique
Je t'équinoxe
je te poète
tu me danse
je te particulier
tu me perpendiculaire
et soupente
Tu me visible
tu me silhouette
tu m'infiniment
tu m'indivisible
tu m'ironie
Je te fragile
je t'ardente
je te phonétiquement
tu me hiéroglyphe
(...)
Ghérasim Luca, Paralipomènes (J. Corti)
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dimanche 3 août 2008
Un repas de famille
Elle s'est échappée dès qu'elle l'a pu, prenant le risque d'attrister sa mère. Elle a roulé lentement en écoutant Tom Waits. Le Causse était anormalement beau pour la saison, trop vert, d'un vert presque vénéneux, atomique sous le soleil cruel. En partant, elle a bien lu une solitude désespérée au fond des yeux maternels. Mais elle n'a pas pu rester plus longtemps dans cette maison, coquille trop pleine aux murs incrustés de haine et d'ennui. Aussi loin qu'elle se souvienne, elle a toujours ressenti la famille comme un vêtement trop étroit qui gênait ses mouvements. Pendant le repas, elle a eu envie de perturber l'ordonnancement rituel des conversations, de lancer une incongruité et la laisser flotter au-dessus des convives. "Le clitoris est une preuve de l'existence de Dieu", aurait-elle pu dire par exemple. Cette pensée lui a arraché un sourire sur lequel son père s'est mépris : "tu souris, mais ce que je dis c'est la pure vérité, c'est IRREFUTABLE !" D'accord, papa, le clitoris est une preuve IRREFUTABLE de l'existence de Dieu. A part ça, bien évidemment, tu as toujours raison, personne ne s'aviserait de te contredire. Sa mère lui a dit, une fois de plus, "j'ai l'impression que tu n'as jamais été enfant". Oui maman, je sais, j'ai été une enfant trop sérieuse, j'ai appris à rire et à jouer bien plus tard. Enfant, je ne pouvais pas être enfant. Maintenant, elle a la gorge nouée elle voudrait pleurer être consolée réconciliée.
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samedi 2 août 2008
vendredi 1 août 2008
Août, à la limite des choses perdues
"bouche à bouche le bleu. Tout d'un
coup je sais que j'existe. J'y fais
mon nid. C'est simple
c'est tout ce qui compte
"nos corps feront jour
rien qu'en ouvrant les
bras sous le pommier"*
* Sophie Loizeau"
Israël Eliraz, Août, à la limite des choses perdues (Corti, 2007)
coup je sais que j'existe. J'y fais
mon nid. C'est simple
c'est tout ce qui compte
"nos corps feront jour
rien qu'en ouvrant les
bras sous le pommier"*
* Sophie Loizeau"
Israël Eliraz, Août, à la limite des choses perdues (Corti, 2007)
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