"Les perfidies qui me font trébucher, désespérer, qui me font chaque jour devenir à moitié fou, perdent leur effet sur moi quand je les éclaircis en moi complètement, tout de même que plus aucune chose ne m'affecte et même ne me tue à petit feu quand je l'éclaircis en moi. Eclaircir l'existence, non seulement la percer à jour mais quotidiennement l'éclairer jusqu'au suprême degré possible, c'est la seule possibilité d'en venir à bout. Autrefois je n'ai pas eu cette possibilité d'intervenir dans le jeu mortel, quotidien, de l'existence, pour le faire je n'en avais ni l'intelligence ni la force, aujourd'hui le mécanisme se met en marche de lui-même. C'est un processus de rangement qui a lieu, jour après jour, dans ma tête le ménage se fait, chaque jour les choses se mettent à leur place. Ce qui est inutilisable est rejeté et tout simplement éjecté de ma tête."
Thomas Bernhard, La cave - traduit par Albert Kohn - in Récits, 1971-1982 (Gallimard "Quarto", 2007)
De « pinchina » à Pinchinat
Il y a 7 heures
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