Continuons notre promenade à travers les pages du Petit Robert.
Tout d'abord, je dois dire que je suis très déçue : pour ce dictionnaire, le ptilonorhynque n'existe pas... Heureusement qu'il y a des écrivains comme Manuel Rivas pour parler de lui ! En revanche, Monsieur Petit Robert connaît bien le sifilet : oiseau de paradis à plumage noir, dont le mâle porte sur la tête six longues plumes minces - évidemment, s'il faut porter sur la tête des longues plumes minces, je ne peux pas rivaliser !
Un joli mot : coucoumelle - c'est du provençal et ça désigne une oronge blanche.
A l'époque où je passais des examens et des concours, j'avais trouvé un jeu pour ne pas m'ennuyer pendant les épreuves. Voici les règles, très simples comme on pourra le constater : juste avant, je repérais dans le dictionnaire un mot inconnu difficile à caser ; le jeu consistait à le placer de façon discrète, pertinente et élégante dans ma copie. Il m'est arrivé de construire totalement des dissertations autour de ce mot, qui devenait une sorte de fil directeur secret qui articulait tout, quel que soit le sujet. Je me demande si des examinateurs s'en sont rendus compte - en tout cas, ça m'a plutôt bien réussi et de toute façon ça m'a gardée d'ennuyer, comme on dit dans ma campagne.
Le mot que je choisirais aujourd'hui, c'est déhiscent (du latin dehiscere, "s'ouvrir") : se dit des organes clos (anthères, fruits) qui s'ouvrent d'eux-mêmes pour livrer passage à leur contenu. Le colchique, l'iris, le pavot, le tabac ont des fruits déhiscents. Ex. : C'est l'époque de la déhiscence, le fruit s'ouvre et les graines sautent (Duhamel). Son contraire, indéhiscent, signifie bien évidemment qui ne s'ouvre pas spontanément à l'époque de la maturité. Voilà de beaux adjectifs, qui se prêtent bien à la métaphore, n'est-ce pas ? En fait, je suis arrivée à ces deux mots en partant de la silique : fruit sec déhiscent, composé de deux carpelles dont la cavité d'abord unique est tardivement divisée en deux par une fausse cloison. La giroflée, par exemple, a des siliques.
Terminons par un verbe utile en cette époque cacophonique : tympaniser (du grec tumpanizein, "tambouriner"). Il signifie critiquer, ridiculiser publiquement, et aussi rebattre les oreilles de quelqu'un. Celui-là, je sens que je vais l'utiliser !
De « pinchina » à Pinchinat
Il y a 2 jours
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire