"Tout à l'heure, j'irai aux toilettes, généralement au sous-sol, dans cet antre qui sent l'ammoniaque et le désinfectant. Debout devant l'urinoir, je déboutonnerai lentement ma braguette, je sortirai ma verge veuve, et je lâcherai l'urine, longtemps retenue, sur la porcelaine blanche où elle coulera, en ruisselets jaunes qui se rassembleront, couverts de mousse, autour de la bonde inoxydable souvent bouchée par des mégots." (p. 120-121)
"De nouveau je m'enveloppe dans le gris. Les rares bruits ont quelque chose de cotonneux. J'ai l'impression d'être une porcelaine fragile porteuse de précieux dessins chinois. Des dragons naïfs gardent l'entrée d'une grotte où repose peut-être le secret de la parole." (p. 143)
René Pons, L'homme séparé (Actes Sud, 1995)
De « pinchina » à Pinchinat
Il y a 7 heures
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